Pascal Rivière

AleX
Nous nous sommes rencontrés au cours d’une prise de vue, lors de mon travail sur la Banlieue, Alex m’a été présenté avec Clémence. Elle, aux traits sauvages et l’esprit inaccessible, lui à la beauté juvénile, l’image renvoyait déjà toute sa singularité. La photo du couple est devenue iconique de mon travail et de ce qui allait suivre.
Au gré de l’activité des réseaux sociaux et des mouvements de son groupe, Alex est devenu un fil d’Ariane, son groupe d’amis faisait écho à mes pensées, rendait mes doutes expressifs. Artiste (Rappeur, Sound maker et DJ), j’ai continué à le photographier ainsi que ses proches, non par besoin, mais simplement par plaisir, un rituel de nos rencontres.
En 2019, lorsqu’il a annoncé sa transition, il m’a paru évident de lui proposer ce journal, non comme un acteur, mais comme témoin de cette période particulière. Une raison supplémentaire pour suivre son univers et son entourage. Ensemble nous avons entamé ce récit à deux, lui se chargera de publier son vécu sur Instagram, moi, de le photographier. Alex le dit, c’est un acte évident, “une puberté tardive”, juste là pour rendre son physique fidèle à ce qu’il est. Pas besoin d’en faire une revendication. Que les sponsors, les validistes passent leurs chemins …
Pour autant, Alex me semble à la fois précurseur et déjà ancré dans notre temps. Féministe aux tendances machistes, Il nous parle de ses doutes, de ses amours, de sa “Mif*”. Sa personnalité me questionne, révèle mes doutes et ceux de notre société. Ses évidences ne sont pas les miennes, pourtant je veux les accepter, aller au-delà de mes idées reçues. Devons-nous continuer à différencier les corps, les identités et les personnalités ?
Alors cette série propose le journal d’une singularité, d’un personnage d’aujourd’hui et très certainement de notre futur.
* Mif : Famille
Pascal Rivière est né en 1973 à Alfortville.
A l’aube de ses 40 ans, lorsque ses “potes” divorcent ou achètent une voiture clinquante, il s’achète un appareil photo. L’aventure photographique commence réellement en 2016 lorsque qu’il montre ses premiers travaux à Sylvie Hugues lors d’une lecture à la Maison Européenne de la Photographie et qu’elle en sélectionne un pour le projeter.
Animé par l’Urbain et notre relation aux territoires, Pascal Rivière projette son parcours personnel pour en tirer un récit autobiographique teinté d’expériences humaines.